La consolidation d'une véritable trame verte et bleue dans l'Est peut finalement être envisagée. Suite à l'annonce de l'administration municipale, le Conseil régional de l'environnement de Montréal (CRE-Montréal) voit ses efforts de mobilisation récompensés.
© Émilie Langlois
Sa localisation géographique stratégique — au coeur de l’un des plus grands îlots de chaleur de la métropole (mais aussi en plein coeur géographique de l’Est de l’île de Montréal) — permettrait à terme de relier le bois à d’autres espaces verts d’importance dans les arrondissements environnants : le parc Thomas-Chapais et la promenade Bellerive (Mercier-Hochelaga-Maisonneuve), le Ruisseau de Montigny et l’Écoterritoire de la trame verte de l’Est (Rivière-des-Prairies-Pointe-aux -Trembles). Ainsi, une trame verte permettrait également de relier le fleuve St-Laurent à la rivière des Prairies.
En plus de ces espaces verts, la trame verte de l’Est inclut les axes de verdissement et mobilité active qui relient ces lieux. Ces axes peuvent être constitués de rues, de pistes cyclables, d’emprises ferroviaires ou hydroélectriques. Cette grande variété d’axes de mobilité n’offre que rarement les conditions optimales pour des déplacements actifs: des pistes de bonne qualité, l’apaisement de la circulation motorisée environnante, la traversée facile de frontières urbaines majeures (autoroutes, voies ferrées, etc.), du verdissement, ainsi que des services essentiels (tel que des toilettes), des fontaines et des halte-repos.
La mobilisation des milieux politique, institutionnel et communautaire pilotée par le CRE-Montréal dans le but de consolider cette trame verte et bleue se décline également par des démarches locales. Depuis 2016, une démarche est menée avec la population du quartier Mercier-Est afin de créer un axe vert de mobilité active entre le parc Thomas-Chapais et la Promenade Bellerive (la plus grande fenêtre sur le fleuve St-Laurent de l’Est l’île de Montréal). Cet axe plus ou moins linéaire permet de relier ces deux grands espaces verts à d’autres parcs locaux, très fréquentés par la population, ainsi que des institutions scolaires, de santé et des secteurs commerciaux dévitalisés.
Suite au démarchage initial auprès du milieu communautaire, les actions sur le terrain ont débuté par l’organisation d’une marche exploratoire qui a permis à la population de s’exprimer par rapport aux enjeux de verdissement, de biodiversité, de mobilité active, de gestion des eaux, d’embellissement et de revitalisation urbaine en général. Un rapport faisant état des constats et des recommandations a été présenté aux élus et aux autres acteurs concernés par les recommandations. D’autres actions sont en planification pour la poursuite de ce dossier qui a su mobiliser la population et le milieu.
Dans la même perspective, le CRE-Montréal travaille actuellement à l’idéation de nouveaux axes de mobilité active et de biodiversité visant à consolider la trame verte et bleue. Les possibilités et les contextes sont variés, mais certains axes à fort potentiel se profilent à l’horizon :
- du parc Thomas-Chapais au parc-nature Bois d’Anjou
- du parc-nature Bois d’Anjou au parc-nature du Ruisseau de Montigny
- du parc-nature du Ruisseau de Montigny au bassin d’Anjou
- du secteur l’Assomption-Sud au Boisé Jean-Milot
La création d’une trame verte et bleue dans l’Est de Montréal constitue un élément clé de la résilience urbaine face aux changements climatiques. Elle constitue aussi une occasion unique de combiner ces objectifs à une amélioration de la santé publique, à une mise en valeur des particularités des quartiers traversés, et d’une meilleure intégration sociale de ses habitants.