Le 23 mai dernier, la Ville de Montréal annonçait son intention de mettre à l’étude la protection du bois et du golf d’Anjou en vue d'étendre les limites du parc-nature du Bois-Anjou. À terme, le nouveau territoire du parc-nature pourrait inclure d'autres terrains en bordure de l'autoroute 40, pour une superficie totale d’environ 1,3 km2. Une nouvelle plus qu’encourageante. Voici notre top-5 des bénéfices écologiques et socio-économiques anticipés devant la perspective d’agrandissement du parc-nature.
© Émilie Langlois
La biodiversité maintenue et protégée : Il y a une loi bien simple en écologie qui dit ceci : plus un milieu naturel est vaste, plus il est susceptible de contenir des espèces diversifiées… et l’inverse est aussi vrai. Sacrifier le golf pourrait réduire la diversité des espèces observées dans le secteur. En revanche, intégrer le golf au parc-nature permet de protéger des habitats ouverts, dont dépendent certaines espèces. Enfin, la gestion écologique qui s’appliquera dans le parc permet d’imaginer des aménagements conçus pour augmenter la diversité des habitats et des espèces.
Des habitats sensibles mieux protégés : Situé au cœur d’une zone fortement industrialisée, et bordé par le chemin de fer et de grands axes routiers, le bois d’Anjou est soumis au stress de tous bords, tous côtés… mais moins au sud, là où le golf joue son rôle de zone tampon. Intégrer le golf au parc-nature équivaut à renforcer cette couche de protection du boisé et des milieux humides qu’il abrite. Un plus grand parc permet aussi d’envisager un aménagement par zones : des zones consacrées aux activités récréatives et, si cela s’avère nécessaire, des zones dédiées à la protection des milieux et des espèces vulnérables.
Une meilleure connectivité écologique : Restaurer et maintenir la connectivité entre les milieux naturels est essentiel au maintien de la biodiversité régionale. C’est d’ailleurs l’un des fondements de la trame verte et bleue de la CMM. En annexant au parc-nature des terrains situés au nord du boulevard Henri-Bourassa Est et au sud de l’Autoroute Métropolitaine, on peut imaginer comment le grand parc d’Anjou pourrait devenir la pièce maîtresse d’un important corridor nord-sud reliant le parc de la Promenade-Bellerive aux berges de la rivière des Prairies.
Des services écosystémiques maintenus : Les écosystèmes en santé prodiguent de nombreux services aux humains. En plus des services d’autogestion de l’écosystème (pollinisation, décomposition et recyclage des éléments chimiques), la nature prodigue :
- des services d’approvisionnement (des aliments, par exemple)
- des services de régulation (de la température locale, des eaux pluviales)
- des services culturels (activités récréatives, activités scientifiques, tranquillité, contact avec la nature, inspiration artistique, etc.)
Autant de services qu’il faut remplacer artificiellement (et donc payer!) lorsqu’on décide de sacrifier un espace naturel.
Plus d’équité : Associer le terrain de golf au bois d’Anjou est un geste fort par lequel la Ville vient faciliter l’accès à un grand parc-nature dans l’est de l’île. Ce faisant, elle démontre son souci d’équité territoriale Est-Ouest concernant l’accès public aux espaces verts récréatifs d’envergure.
Enfin, qui dit développement durable, dit prise en compte des besoins des générations futures. Avec l’arrivée du métro, le développement de quartiers TOD, le développement d’infrastructures vertes et, plus globalement, le virage vers une économie décarbonisée, l’ensemble de l’Est est appelé à évoluer au cours des prochaines décennies. Avec un grand parc-nature à Anjou, la table est mise pour une vision de développement axée sur la santé et le bien-être de la population et sur la résilience écologique.